De la Corée à la Caroline du Nord, Ron Rash inscrit, encore une fois, son roman dans des lieux qui ont autant que les humains, leur partie à jouer.
L’âme humaine y montre sa noirceur dépourvue de toute compassion, engluée dans sa soif de pouvoir. Elle saura peut-être se laisser gagner par des cœurs plus simples…
Une écrivaine de renom remonte le cours de son histoire d’amour, de son amour pour un metteur en scène spécialiste des marionnettes.
Camille Laurens déploie ici une lecture analytique glaçante des mécanismes de pouvoir à l’œuvre dans une relation où, pour l’un, l’amour joue le rôle de prête-nom de la domination de l’autre.
Séduction, réduction, destruction forment alors la séquence d’une redoutable « mise amor ».
Un roman à suspense et à tiroirs dans lequel Hyde et Pinocchio, en s’employant à rétrécir l’autre, n’élèvent que leurs ombres mortifères.
Une île où l’on n’aborde jamais par hasard, sinon pour s’échouer comme la baleine qui attire la curiosité. La langue épurée, les phrases courtes, comme les chapitres, nous offrent à voir et à sentir la rudesse de la vie sur l’île, tout comme l’attachement qu’éprouvent ceux qui doivent la quitter.
Tout comme la décomposition lente de la baleine, l’autrice décrit une communauté destinée à la disparition inexorable que veulent figer des ethnologues sans scrupules. Une lecture qui poursuit, une fois la dernière page tournée.
Où il est question d’agneau, proie d’une autorité « parentale » prête à toute déviance pour asseoir son pouvoir. Où il est question avant tout de littérature, et non de témoignage, pour comprendre les ressorts qui animent ces « tristes tigres ».
Où il est question de résilience, de tentatives d’explications, sans but cathartique, et surtout de vie à poursuivre, sans apitoiement, malgré les traumatismes et opprobres.
Un livre passionnant sur la vie de Joseph Kessel, de Maurice Druon et de Germaine Sablon. Entre eux une relation faite d’aventures, d’engagements, d’arts, et le Chant des Partisans.
L’aventure tisse une tension romanesque et déploie une émotion très vivante afin d’explorer le lien particulier quasi-filial qui unit Kessel et Druon, oncle et neveu, tous deux résistants, écrivains, académiciens.
Un travail d’une richesse et d’une maitrise remarquables.
Au gré des méandres de la Seine, Philibert Humm nous emmène dans une épopée rocambolesque et picaresque.
Dans un style aussi désuet que léché (on apprécie les concordances de temps et l’emploi du passé simple ou du subjonctif de l’imparfait) les marins d’eau douce voguent de rencontres en infortunes diverses faisant de cette croisière de pacotille un grand roman d’aventures.
L’humour en littérature est un exercice suffisamment difficile pour que soit félicitée et reconnue cette prouesse littéraire.
Une écriture simple et fluide nous fait plonger dans l’histoire de la lutte contre le virus mystérieux qui touche l’oncle Désiré. La famille affiche une réussite sociale, juste récompense d’un travail acharné, qui s’assombrira au contact de l’héroïne et du SIDA.
Un roman juste, sans effet, où l’émotion affleure sans jamais envahir.
A travers le récit de l’histoire des membres de sa famille – non pas les « disparus » de Mendelsohn mais les « exportés », l’auteure dévoile un pan méconnu de l’histoire de la Roumanie après la seconde guerre mondiale.
Point aveugle ou zone blanche dans la mémoire familiale, le sort réservé aux Juifs par la Roumanie révèle l’ambivalence d’un communisme d’État soucieux à la fois de se tenir loin du nazisme et d’inventer de surprenants rapports marchands autorisant de curieux passeports.
Vous avez à déménager, cette fois-ci vous y êtes contraint, mais même si ce n’est pas le cas, il faut ranger, empaqueter, surtout lorsque vous avez devant vous plusieurs milliers de livres.
Et il arrive ce qui doit arriver, chaque livre vous appelle, ce qu’il représente pour vous, ce que vous y avez aimé, mais aussi où vous l’avez lu, dans quel pays (Russie, Chine, Argentine, Italie, etc.), quel avion, quel train, quelle maison ; et avec qui étiez-vous, quels amis, quelle femme ? Et aussi s’adressent à nous les objets qui décorent les étagères des bibliothèques, et qui résonnent avec certains des ouvrages.
Tout cela remonte du temps, de l’espace et de votre âme.
Joyce est là avec Ulysse, et sont là également Sylvia Beach, Adrienne Monnier, Valéry Larbaud, André Breton, Marcel Proust, Léon-Paul Fargue, et tant d’autres, dans un Paris où même les rues littéraires perdent leurs librairies, même si certains commerces de remplacement restent sous influence littéraire, volontairement ou non.
Et nous sortons de cet ouvrage d’Olivier Rolin, chamboulés par tous ces livres et tous ces souvenirs mis en caisse.
Et si au-delà des contours, géographiques, historiques, identitaires, gestionnaires, la véritable unité européenne était culturelle…
De l’Europe, 27 écrivains, un par Etat membre, dressent tour à tour la carte : une carte littéraire, la seule peut-être qui ne fait pas de l’autre une frontière.
Destins croisés de deux quadras aux trajectoires sociologiques et professionnelles opposées.
Entre déterminisme et transfuge de classe, la volonté de s’extraire de son milieu est-elle le gage d’une réussite à condition d’en définir les marqueurs ?
Nicolas Mathieu sait une fois de plus décrypter à merveille une France que l’on décrit comme intermédiaire pour ne pas dire moyenne en lui redonnant sa place et sa valeur dans une société où règne tant d’injonctions.
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